Angine de poitrine

Angine de poitrine ou angor est la traduction des termes latins ‘’angor pectoris’’ qui signifient étymologiquement, resserrement ou constriction de la poitrine. Elle a été décrite pour la première en 1768, par le médecin britannique William Heberden (1710-1772). Il s’agit d’un symptôme lié à un problème cardiaque, en l’occurrence, à une pathologie coronarienne appelée la cardiopathie ischémique (affectant les vaisseaux qui apportent le sang au muscle cardiaque). Cette grave affection se présente sous plusieurs formes. C’est une manifestation clinique caractérisée par des causes diverses et des signes fonctionnels. Le traitement, habituellement, médicamenteux peut nécessiter une intervention spécialisée pour les cas sévères.

Définition

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L’angine de poitrine n’est pas une pathologie, mais le symptôme d’une maladie coronarienne. C’est un terme médical utilisé pour désigner les douleurs thoraciques. Cette douleur ou cet inconfort survient lorsque le cœur ne parvient pas à obtenir assez de sang et d’oxygène. Avec le faible approvisionnement en sang et en oxygène consécutif à un rétrécissement de l’une ou de plusieurs artères coronaires, surviennent, alors, des attaques douloureuses bien caractéristiques ou des crises de douleurs constrictives violentes qui siègent au niveau de la région précordiale, notamment derrière le sternum.

Mais, la douleur peut être ressentie au centre ou d’un côté ou de l’autre côté de la poitrine. Cette sensation douloureuse et intermittente, survenant à la suite d’un effort, d’un stress intense, d’une chaleur intense, d’un repas copieux ou d’une émotion, ne dure en général que quelques minutes. Habituellement, la douleur disparaît après l’arrêt de l’activité, après une période de repos ou après la prise d’un médicament.

Cette manifestation douloureuse peut faire partie des signes avant-coureurs d’une crise cardiaque, c’est un avertissement impliquant un risque accru lié à un arrêt cardiaque ou à une crise cardiaque. L’angine de poitrine peut également se compliquer d’infarctus du myocarde.

Angine de poitrine : les différentes types

En fonction de diverses circonstances cliniques, on distingue plusieurs types d’angine de poitrine. L’angine de poitrine stable et l’angine de poitrine instable sont les formes les plus  fréquentes. L’angine de poitrine vasospastique, l’angine de poitrine microvasculaire et l’angine de poitrine atypique sont les formes les moins fréquentes.

  • L’angine de poitrine stable

Elle est périodique et de courte durée (entre 3 et 5 minutes). Elle est caractérisée par des douleurs qui surviennent au cours d’une activité physique (le fait de marcher, de courir, de monter les escaliers ou de soulever les objets lourds) ou à l’occasion d’un effort, d’un stress émotionnel. La douleur ressentie derrière le sternum, disparaît après la cessation de l’activité ou cède après la prise d’un médicament approprié.

  • L’angine instable

Elle constitue la forme la plus grave avec une menace d’infarctus du myocarde. Elle est caractérisée par des douleurs thoraciques d’intensité variable, de plus en plus fréquentes, d’une longue durée (une trentaine de minutes). Elle est moins prévisible avec des douleurs qui apparaissent subitement, en tout temps et susceptibles de se manifester au repos ou même pendant le sommeil. La douleur n’est pas soulagée par le repos ou la prise de médicament.

  • L’angine de poitrine vasospastique

Elle est également appelée l’angine de poitrine Prinzmetal. Elle survient de façon spontanée et prolongée, habituellement, à des horaires fixes, le soir, au petit matin ou entre minuit et 8 heurs du matin. Imprévisible, elle n’est pas déclenchée par une activité physique ou une émotion. Elle est caractérisée par des douleurs intenses provoquées par un spasme d’une artère coronaire.

  • l’angine de poitrine microvasculaire

Également appelée syndrome cardiaque X, l’angine de poitrine microvasculaire est marquée par une douleur thoracique provoquée par un mauvais fonctionnement des minuscules vaisseaux sanguins qui alimentent le cœur (système microvasculaire). Avec l’exercice physique, la douleur ou la sensation d’oppression au niveau de la poitrine est plus intense. Elle est accompagnée d’un essoufflement, d’une fatigue. Cette forme d’angine de poitrine peut être plus grave avec une durée plus longue.

  • L’angine de poitrine atypique

Elle peut être dominée par une absence de douleur au niveau de la poitrine, avec notamment des symptômes atypiques d’une angine de poitrine. Elle est associée à des symptômes gastro-intestinaux (la nausée, les douleurs abdominales, l’indigestion), respiratoires (l’essoufflement, les difficultés respiratoires) ou généralisés (une faiblesse, des étourdissements, des vertiges) avec une vague sensation d’inconfort au niveau de la poitrine.

Les causes

Coureur confirmé

L’angine de poitrine survient lorsque le sang qui parvient au cœur est en quantité insuffisante, du coup, le cœur ne reçoit pas assez d’oxygène. Cela déclenche, alors, une douleur thoracique. L’apport insuffisant d’oxygène au muscle du cœur provoque donc une angine de poitrine tout comme la pathologie coronarienne qui résulte d’une accumulation de dépôts graisseux sur la paroi des artères.

Ces dépôts gênent le passage du sang dans les artères qui deviennent étroites et ne permettent pas au cœur de recevoir assez de sang et d’oxygène. Ce manque de sang et d’oxygène au niveau des cellules du muscle du cœur se manifeste par l’apparition d’une douleur. L’ischémie myocardique, qui survient lorsque le muscle cardiaque ne reçoit pas assez d’oxygène, peut également causer une angine de poitrine.

Par ailleurs, un spasme d’une artère coronarienne peut être à l’origine d’une angine de poitrine. Un spasme des artères coronariennes est une contraction vigoureuse des vaisseaux sanguins qui alimentent le cœur. Avec cette contraction, le flux sanguin vers le cœur est réduit ou interrompu, avec pour conséquence une angine de poitrine ou une crise cardiaque.

D’autres pathologies sont susceptibles de provoquer une angine de poitrine, ce sont, entre autres, la sténose aortique (le rétrécissement du calibre de l’orifice valvulaire), la myocardiopathie (les lésions des valves cardiaques), la cardiomyopathie hypertrophique (une hypertrophie du cœur). Une hypertension artérielle, un taux élevé de mauvais cholestérol et un régime trop riche en sel, constituent des facteurs de risque.

Les symptômes

La douleur thoracique est localisée derrière le sternum avec parfois des irradiations au niveau du cou, des épaules, le long du bras gauche, du dos, de la mâchoire ou même au niveau des dents. En général, cette douleur survient à la suite d’un effort physique ou d’une émotion forte. Cette sensation douloureuse est décrite comme étant un endolorissement vague, une pression, une sensation de lourdeur, de serrement au niveau de la poitrine ou comme une douleur constrictive. Assimilée à une brûlure, cette douleur est continue ; elle est associée à un inconfort au milieu de la poitrine.

Ces symptômes s’accompagnent, parfois, d’un essoufflement, d’un étourdissement, d’une perte de la conscience ou d’un engourdissement au niveau des bras. Ces symptômes peuvent survenir, tôt le matin, au repos, au cours du sommeil, après une activité physique ou un repas copieux.

Un infarctus ou une insuffisance cardiaque par cardiopathie ischémique, un accident vasculaire cérébral (attaque cérébrale) et une insuffisance rénale sont les éventuelles complications.

Le diagnostic

Après une évaluation des symptômes et des facteurs de risque lié au sujet, le médecin peut préconiser un bilan sanguin (pour évaluer le taux de cholestérol, de triglycérides, de glucose) et des examens en vue d’affiner le diagnostic, en l’occurrence, un électrocardiogramme (ECG) qui permet de capter et d’enregistrer l’activité du cœur et d’orienter le diagnostic.

Lorsqu’il n’est pas concluant, une électrocardiographie d’effort  est recommandée pour un diagnostic précis et pour observer les changements du rythme cardiaque au cours d’un effort physique. Pour rechercher les signes d’un rétrécissement  de l’artère coronaire, l’échographie constitue un autre examen bien indiqué. L’examen de référence pour poser un diagnostic est la coronarographie qui est une radiographie des artères du cœur.

Traitement médicamenteux

Le traitement médicamenteux de toute angine de poitrine vise à calmer la douleur, à supprimer les symptômes, à réduire le risque de survenue d’un infarctus du myocarde et à éviter les éventuelles complications.

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Pour ce faire, des médicaments ayant des effets anti-angineux sont prescrits, notamment, la trinitrine et ses dérivés. Ces médicaments permettent d’accroître les apports en oxygène au niveau du cœur, tout en débouchant les artères. Ils soulagent rapidement la douleur. Ils peuvent être administrés sous la langue (sublinguale), dans la bouche (par le biais d’un vaporisateur) ou par la voie intraveineuse, ils se présentent, également, sous d’autres formes (les comprimés, les timbres transdermiques).

Douleur à la poitrine

Un autre groupe de médicaments, les bêtabloquants interviennent dans le traitement de l’angine de poitrine. Ils permettent de prévenir les symptômes en réduisant les besoins en oxygène et en induisant une diminution de la fréquence cardiaque. Ils ont, également, pour effet, de réduire le seuil de la douleur.

Pour dilater les artères coronaires en vue d’accroître les apports en oxygène, le médecin peut prescrire des inhibiteurs calciques.

Les inhibiteurs plaquettaires sont préconisés en vue de prévenir la formation de caillots susceptibles de bloquer les artères coronaires. Ces médicaments sont des fluidifiants qui éclaircissent le sang.

Les interventions chirurgicales

Une intervention chirurgicale peut s’avérer nécessaire, en présence d’une angine de poitrine instable, à des stades avancés ou lorsque les médicaments sont peu efficaces. Dans le cadre du traitement chirurgical, deux techniques sont envisageables : l’angioplastie ou le pontage aorto-coronaire.

L’angioplastie consiste à introduire un cathéter cardiaque dans l’artère coronaire en vue de dilater la partie rétrécie ou obstruée qui est, par ailleurs, responsable des douleurs angineuse. Le pontage aorto-coronaire est un acte chirurgical qui consiste à créer un pontage artificiel à l’endroit où l’artère est rétrécie ou obstruée, à l’aide d’un morceau de veine saine prélevée sur la jambe ou une artère en provenance du thorax. Ce pontage coronarien a pour but de permettre au sang de mieux circuler.