Les évènements traumatisants générant une crise d’angoisse importante sont l’une des causes notables de l’agoraphobie. Cette crainte extrême de se retrouver dans un lieu public concerne environ 7 % de la population. Elle altère la qualité de vie de sa victime, comme la majorité des phobies. De quelle manière ce trouble se manifeste-t-il ? Nous vous invitons à découvrir les symptômes et les traitements correspondants.

Qu’est-ce que l’agoraphobie ?

L’agoraphobie est un mot composé de deux termes grecs, à savoir « agora » pour désigner « place, marché ». « Phobie », quant à elle, signifie « crainte, peur ». L’agoraphobie est une peur intense d’être dans un espace public ou dans une situation où il se révèle compliqué de s’échapper. Cela peut être un centre commercial, une file d’attente, un parc, une route, une salle de conférence ou dans un transport commun. Les spécialistes définissent le trouble comme une forme d’anxiété extrême.

L’agoraphobie est une peur intense d’être dans un espace public
L’agoraphobie est une peur intense d’être dans un espace public

Agoraphobe est le terme utilisé pour indiquer la victime d’une agoraphobie. Sa crainte ne réside pas dans le lieu lui-même, mais dans les issues (ou plutôt l’absence de celles-ci) pour s’en échapper. Elle développe une peur intense de ne pas pouvoir trouver de l’aide, dans le cas où une attaque se produit. Elle préfère éviter non seulement les endroits, mais aussi les circonstances développant une insécurité. Dans le cas contraire, la situation va lui faire beaucoup souffrir, voire lui générer un trouble de panique intense.

L’agoraphobie évolue de différentes manières, selon l’individu concerné. Elle s’aggrave si aucun traitement n’est mis en place, dans la plupart des cas. Il peut arriver que la victime parvienne à surmonter progressivement sa peur. Cela est par exemple des enfants touchés par le problème. Les crises sont petit à petit réduites au fur et à mesure qu’ils grandissent. Les plus chanceux en guérissent. 

Quelles sont les causes de l’agoraphobie ?

Les causes de l’agoraphobie varient selon la personne. Il est difficile d’en déterminer de raisons exactes, étant donné le caractère rationnel du trouble. Voici quelques possibilités mentionnées par les spécialistes de la santé :

  • Les facteurs génétiques : avoir un parent agoraphobe est un risque de développer cette forme d’anxiété ;
  • L’exposition à un évènement traumatisant : les experts la définissent comme « la peur d’avoir peur ». L’agoraphobe a vécu une situation mettant sa vie ou celle d’un proche en danger. Il a très peur, depuis cet évènement ;
  • Le stress : subir un stress prolongé est une des causes de l’agoraphobie. Ce dernier peut être dû à une pression routinière, aux responsabilités ou à une maladie ;
  • Le sentiment d’incertitude : les experts le désignent comme un élément déclencheur de crises d’agoraphobie ;
  • Un antécédent de troubles de panique : une personne présentant le problème a une chance de développer une agoraphobie ;
  • Un déséquilibre entre les neurotransmetteurs du cerveau : les personnes touchées par ce problème développent des troubles de l’humeur. Aussi, elles ont tendance à manifester un stress intense.
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Quels sont les symptômes de l’agoraphobie ?

La déréalisation

La déréalisation est définie comme un sentiment d’irréalité par les experts. Un agoraphobe a l’impression que son corps ne lui appartient plus. Il a la sensation de déambuler. L’environnement qui l’entoure lui semble imaginaire. Il n’est pas maître de son corps, mais plutôt un spectateur. Cela est dû à un stress important subi sur une longue période. Cette sensation de détachement est une manière pour la victime de se protéger. 

Un agoraphobe a l’impression que son corps ne lui appartient plus
Un agoraphobe a l’impression que son corps ne lui appartient plus

Les nausées

Un agoraphobe a tendance à avoir des nausées quand il est confronté à une situation stressante. Par exemple, il a une peur extrême de prendre les transports en commun. Le simple fait d’y penser lui génère une sensation d’inconfort. Il trouve cela angoissant. Il va avoir une sensation de malaise, en entrant dans le véhicule. Il éprouve une gêne abdominale intense. Il a mal à l’estomac. Il peut même arriver que ses crises de panique se manifestent par une diarrhée et des vomissements. À noter que cela n’est pas systématique.   

Les crises de panique

Un agoraphobe fait des crises de panique lorsqu’il est confronté à l’objet de la peur. Cela est par exemple le cas d’un individu craignant les espaces publics peu sécurisés. Ce sont des lieux où il peut être difficile de s’échapper en cas de problème. La victime prend panique par le simple fait d’aller dans ce type d’endroit. Le comportement est sa manière de se protéger.

Plusieurs symptômes permettent d’identifier une crise de panique, à savoir :

  • Une inquiétude extrême :
  • Un vertige ;
  • Une sensation de s’évanouir ;
  • Une instabilité ;
  • Des changements de comportement ;
  • Un évitement de l’objet de la peur ;
  • Une perte de la maîtrise de soi.

L’inconfort au niveau de la cage thoracique

L’agoraphobie génère une sensation inconfortable, voire douloureuse au niveau de la cage thoracique. La douleur peut atteindre la nuque, le dos, ou encore l’abdomen. Vous ressentez une impression d’écrasement à ces niveaux. Cela affecte vos mouvements et vous empêche de vous adonner à vos activités habituelles. Vous vous essoufflez et vous suez en même temps que vous avez mal, quand l’inconfort est intense. L’agoraphobe est angoissé, surtout s’il ne trouve pas une échappatoire dans l’espace public.

La sensation d’étouffement

La sensation d’étouffement est un symptôme ressenti par beaucoup d’agoraphobes. Cela est dû à l’association entre le stress et l’angoisse. L’agoraphobie entraîne un battement rapide du cœur, d’où l’impression d’étouffer. La personne concernée éprouve une difficulté à parler. Aussi, elle a du mal à rester concentrée. Notre corps demande davantage d’oxygène pour résister aux crises d’angoisse, dans ce type situation. Ces problèmes créent en la victime une sensation d’insécurité. Ils risquent de décupler jusqu’à ce que l’individu ait l’impression d’être hors de danger.  

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La sensation d’étouffement est un symptôme ressenti par beaucoup d’agoraphobes
La sensation d’étouffement est un symptôme ressenti par beaucoup d’agoraphobes

Les palpitations

Les palpitations se manifestent quand nous sommes dans une situation de détresse générant de la peur. Un agoraphobe ressent une sensation similaire, quand il se trouve dans une situation délicate. Il est mal à l’aise dans l’environnement ou la circonstance où il se trouve. Son cœur bat plus vite. Sa préoccupation est de trouver de l’aide pour sortir de la situation. Les palpitations se produisent quand il craint de faire une crise d’agoraphobie dans un lieu public. Elles se révèlent les premiers signes qui doivent l’alerter. 

Les jambes tremblant de peur

Un agoraphobe ressent une sensation inhabituelle au niveau des jambes quand il fait une crise d’agoraphobie. Il a l’impression qu’ils deviennent mous. Une fatigue soudaine les atteint. Les spécialistes de la santé décrivent le problème sous les termes de jambes flageolants. Le manque d’oxygène se trouve à l’origine du malaise. Le stress en est aussi responsable. Une possibilité existe pour que la victime ressente une baisse d’énergie, voire une pétrification. Il se sent incapable de marcher et de bouger les pieds. 

Les tremblements

Les tremblements se révèlent des symptômes courants de la peur. L’agoraphobe a tendance à en développer, quand il se trouve dans une situation inconfortable pour lui. Le stress se trouve derrière le problème, comme pour la plupart des signes de l’agoraphobie. Les tremblements se manifestent à des endroits précis du corps, à savoir les jambes, les mains, ou encore la tête. Ils se produisent quand il y a une contraction et une détente musculaire fréquente. Le problème entrave les mouvements. Aussi, il nuit à la qualité de vie.

Comment soigner l’agoraphobie ?

Les attaques de panique et les autres symptômes de l’agoraphobie peuvent être pris en charge par un psychiatre. Ce dernier prescrit des médicaments pour venir à bout du stress intense et de la peur extrême causés par la phobie. Aussi, il peut suggérer une thérapie. Nous pouvons citer les anxiolytiques, parmi eux. Ils présentent des effets positifs sur l’humeur. Ils soulagent l’anxiété ou encore les crises d’angoisse. La durée et le système du traitement varient selon l’état de la victime. 

Le psychiatre recommande un traitement sur une période déterminée ou des solutions ponctuelles. Dans le premier cas, la victime arrête la prise de médicaments lorsque son état s’améliore. Dans le second cas, il suit les prescriptions médicales quand il fait face à une situation pouvant déclencher une attaque de panique. Cela va lui permettre d’avoir de nouveau un contrôle sur sa vie et ses mouvements. Aussi, il va pouvoir effectuer ses activités quotidiennes sans craindre une éventuelle crise.

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Les attaques de panique et les autres symptômes de l’agoraphobie peuvent être pris en charge par un psychiatre
Les attaques de panique et les autres symptômes de l’agoraphobie peuvent être pris en charge par un psychiatre

Il est vivement recommandé de consulter un spécialiste, si vous présentez des symptômes. Cela va permettre de ne pas aggraver la situation. Le professionnel de la santé va pouvoir déterminer votre cas pour éliminer les éventualités d’une dépression. Des patients confondent cette dernière avec l’agoraphobie.

Existe-t-il des traitements naturels pour l’agoraphobie ?

Des traitements naturels sont envisageables pour soigner l’agoraphobie. L’intérêt de cette option réside dans la possibilité de se passer des médicaments, bien que cela soit possible de les combiner. Nous vous recommandons de consulter un médecin, si vous désirez vous en servir comme solution supplémentaire.

Voici les traitements naturels adaptés pour venir à bout des crises d’agoraphobie :

  • La Thérapie Comportementale et Cognitive ou TCC : cette méthode proposée par un psychothérapeute vise à éduquer la victime pour l’aider à surmonter sa peur. Elle est axée sur la relation entre les comportements, les sentiments négatifs ou encore les pensées. Les TCC vous aident à vous défaire des scénarios que vous avez en tête quand vous vous sentez en danger.
  • La sophrologie : les victimes d’agoraphobie ont du mal à rester détendues et relaxées. Un objet ou une circonstance délicate peut les mettre dans un état de stress. Il est intéressant de consulter un sophrologue pour lutter contre ces symptômes. Il vous apprend à contrôler vos pensées quand vous êtes face à l’objet de la peur.  
  • Les compléments alimentaires : une alimentation équilibrée participe à votre guérison. Bien manger aide à résister aux crises d’angoisse. Privilégiez les compléments alimentaires riches en magnésium, en oméga 3, en vitamine B, et en tryptophane. Ils intéressent pour leurs bienfaits sur l’humeur et le système nerveux.
  • Les huiles essentielles : une sélection d’huile essentielle vient à bout des symptômes de la phobie, en l’occurrence l’angoisse. Ce sont les huiles essentielles de marjolaine à coquille, de lavande, de camomille romaine, et de petitgrain bigarade. N’hésitez pas à en inhaler quand vous sentez être sur le point de développer une peur extrême ou d’avoir l’impression de suffoquer.

Les plantes médicinales : elles intéressent pour leur action sur l’anxiété sociale. La lavande, la camomille ou encore la mélisse citronnelle en sont des exemples. Veillez à consulter un médecin si vous comptez les associer à un traitement médicamenteux. Attention, ces plantes médicinales ne conviennent pas aux femmes enceintes.