Mise en évidence par Sigmund Freud (1894- 1896) vers la fin du XIXe siècle, la névrose obsessionnelle a été au cœur de plusieurs théories développées par d’autres psychanalystes. Il s’agit d’une pathologie non psychotique caractérisée par un état obsessionnel chez un sujet qui n’est pas en rupture avec la réalité. Avec pour étiologie originelle, un conflit psychique, voire inconscient, et pouvant impliquer bien d’autres facteurs. La névrose obsessionnelle a pour symptôme dominant les obsessions. Il s’agit notamment des pensées, peurs et actions obsessionnelles. Cette maladie génère une souffrance et a un impact sur la qualité de vie. Plusieurs traitements permettent d’améliorer l’état de santé du patient. Ce sont notamment les psychothérapies (la psychanalyse, la thérapie cognitivo comportementale) et la thérapie médicamenteuse.
Qu’est-ce que la névrose obsessionnelle ?
La névrose obsessionnelle est une affection psychique héritée de la psychanalyse freudienne. Contrairement aux psychoses marquées par une rupture d’avec la réalité, le sujet affecté par la névrose obsessionnelle n’est pas en déphasage d’avec la réalité. Dans la perspective psychanalytique, le patient est conscient des troubles qui interfèrent avec les activités quotidiennes et génèrent une détresse importante.
Dans la perspective psychanalytique, la névrose obsessionnelle résulte d’un conflit œdipien vécu au cours de la petite enfance. Elle est caractérisée par des symptômes spécifiques circonscrits essentiellement au niveau de la pensée, témoignant d’un conflit entre les pulsions sadiques et le surmoi. Ces symptômes sont dominés par des pensées (des obsessions) qui assaillent le patient contre sa volonté.
Selon les théories freudiennes, les obsessions résultent des pulsions inconscientes qui font pression et irruption dans le champ de la conscience de manière irrésistible. Cette affection psychique est une forme majeure de névrose. Elle peut survenir au cours de l’enfance ou à l’âge adulte.
Névrose de contrainte / psychasthénie
La névrose obsessionnelle est également appelée névrose de contrainte pour souligner l’état ou le sentiment de contrainte qui domine le sujet. Aussi, le terme de psychasthénie s’emploie pour désigner la névrose obsessionnelle pour mettre en évidence la faiblesse mentale des personnes obsédées par ces diverses pensées.
Classification
Dans la classification récente des maladies mentales, le terme de névrose obsessionnelle n’y figure pas. Un autre concept le remplace dans le DSM (Diagnostic and Statitical Manual of mental Disorders). Il s’agit de « trouble obsessionnel compulsif » avec pour acronyme TOC.
Dans cette nouvelle appellation, le terme ’’névrose ‘’ n’est plus de mise. L’on le remplace par « trouble » tout en soulignant les symptômes de cette pathologie. Cette nouvelle classification inscrit cette pathologie dans le registre des troubles anxieux.
Causes de la névrose obsessionnelle
La névrose obsessionnelle, comme bien d’autres affections psychiques, n’est pas liée à une seule cause. Elle pourrait résulter d’une combinaison de facteurs. A côte des présupposés freudiens, il y a des théories modernes qui adoptent des approches différentes. Elles associent la survenue de cette pathologie à des facteurs génétiques, neurobiologiques, environnementaux.
La cause de la névrose selon la psychanalyse
Un traumatisme psychologique survenu au cours de l’enfance aurait pour résultat, selon Freud, l’émergence d’une névrose. Ces expériences traumatisantes de nature sexuelle ou agressive sont au cœur du complexe d’Œdipe, à la base de toutes les névroses. Ces traumatismes oubliés auraient un impact sur l’état psychologique du sujet.
Selon Freud, la névrose obsessionnelle dérive du complexe œdipien ou du confit œdipien. Le complexe d’Œdipe se traduit par une période au cours de laquelle l’enfant cherche à séduire le parent de sexe opposé. La culpabilisation de ce désir de séduction par une instance, le Surmoi, provoque un conflit intrapsychique.
Ce conflit génère une angoisse contre laquelle le sujet utilise le refoulement. Or, ce mécanisme de défense entraine dans l’inconscient les représentations qui causent des tensions. Les symptômes sont conséquemment la manifestation du conflit qui prévaut entre les pulsions refoulées et le surmoi.
Ainsi, les obsessions, symptômes spécifiques de la névrose obsessionnelle, proviendraient des psychotraumatismes de l’enfance.
Les causes neurobiologiques
Certaines théories explicatives soulignent les effets des facteurs neurologiques et biologiques dans la survenue de la névrose obsessionnelle. En effet, une déficience au niveau des messagers chimiques ou les neurotransmetteurs facilitant la transmission des signaux au niveau du cerveau, est mise en cause.
De même, des anomalies au niveau des certaines zones du cerveau, notamment des parties du cortex cérébral ou des structures sous corticales du cerveau, sont incriminées. Ainsi, des changements au niveau de la chimie du cerveau ou des anomalies au niveau de la structure et du fonctionnement du cerveau influenceraient les pensées avec pour conséquence la manifestation des symptômes tels que les obsessions.
Les causes génétiques
Le risque de manifester des symptômes liés à la névrose obsessionnelle ou au trouble obsessionnel compulsif est accru chez un sujet, lorsque des parents ou d’autres membres de la famille souffrent de cette affection psychique. Ainsi, des facteurs génétiques pourraient jouer un rôle prépondérant dans la survenue de cette pathologie.
Les causes environnementales
Plusieurs facteurs environnementaux pourraient favoriser le déclenchement d’une névrose obsessionnelle. Ce sont notamment les :
- expériences traumatisantes issues de l’environnement familial et social,
- abus sexuels,
- événements angoissants pour les enfants,
- abandons des parents,
- situations stressantes.
Au sein de cet environnement, certains sujets peuvent apprendre les peurs obsessionnelles.Ces comportements appris vont caractériser le fonctionnement du sujet et favoriser le maintien ou la persistance des obsessions.
Aussi, un déséquilibre au niveau psychique peut avoir des effets néfastes au niveau des pensées et favoriser la manifestation des symptômes de la maladie à la suite des évènements environnementaux traumatisants. Il aurait conséquemment une vulnérabilité psychologique qui pourrait interagir avec des facteurs environnementaux, génétiques ou biologiques.
Les symptômes de la névrose obsessionnelle
La névrose obsessionnelle se manifeste par une pensée intrusive et incontrôlable ou des obsessions qui s’imposent au sujet de façon irrésistible et pénible. Le sujet est conscient du caractère absurde, excessif de ces groupes de pensées. Mais il ne parvient pas à les contrôler.
Ce sont notamment des idées désagréables, insignifiantes qui font leur intrusion au niveau de la pensée, à tout moment et contre la volonté du sujet. Elles génèrent la honte chez le sujet et constitue, par ailleurs, une source d’angoisse. Ainsi, cette pathologie comprend des peurs, des idées, des actions et des mouvements obsessionnels. Elle se manifeste par des obsessions et une lutte contre ces obsessions, générant des rituels. Il existe plusieurs types d’obsessions.
Les obsessions
Avec la survenue de la névrose obsessionnelle, apparaissent alors plusieurs types d’obsessions :
Obsessions idéatives ou intellectuelles
Les spécialistes parlent de d’obsessions intellectuelles ou idéatives lorsque dominent des ruminations mentales. Il y a un afflux d’idées défilant dans le champ de la conscience, de façon répétitive et envahissante. Plusieurs thèmes peuvent être au centre de ces ruminations mentales.
Ce sont notamment des thèmes métaphysiques relatifs à des questionnements consacrés à la place de l’homme dans l’univers, en rapport avec la vie ou la mort. Ainsi, des réflexions insignifiantes prévalent tout comme d’autres thèmes, en l’occurrence, la religion, la morale, etc. Aussi, des objets des mots, des chiffres peuvent être au cœur de cette rumination.
Obsessions impulsives
Les obsessions impulsives se manifestent par la peur de commettre une faute ou de perpétrer des actes répréhensibles. Il peut s’agir d’actes ridicules, agressifs, odieux, délictueux, obscènes, violents ou pervers. Ces obsessionnelles peuvent être associées aux désirs de commettre des actes violents contre soi ou contre les autres.
Obsessions phobiques
Ce sont des craintes obsédantes ou des peurs angoissantes. Il s’agit notamment de la peur de faire du mal à quelqu’un (blesser ou torturer).
Rites obsessionnels
Pour éviter les obsessions au niveau de la pensée, le sujet met en place des rituels. En effet, les obsessions induisent souvent la peur et l’angoisse contre lesquelles le sujet déploie des rituels ou des actions. Ces rituels offrent un soulagement temporaire.
Le traitement de la névrose obsessionnelle ou trouble obsessionnel compulsif (TOC)
La prise en charge de la névrose obsessionnelle peut nécessiter une thérapie médicamenteuse ou une psychothérapie, voire une combinaison des deux thérapies.
La thérapie médicamenteuse
Des médicaments sont particulièrement efficaces contre certaines manifestations cliniques à la névrose obsessionnelle. C’est pourquoi, les antidépresseurs et les anxiolytiques sont prescrits contre l’anxiété associée à la névrose obsessionnelle.
La psychothérapie
Il existe une diversité d’approches psychothérapeutiques destinées au traitement de la névrose obsessionnelle.
La psychanalyse
Elle permet d’explorer l’inconscient, mais également la cause et la signification des symptômes. Elle permet au sujet de comprendre les désirs refoulés. La psychanalyse l’aide à réduire les symptômes obsessionnels par le biais d’une reconstruction du passé et sa relation avec le présent. Grâce à cette démarche psychanalytique, le sujet adopte des stratégies mieux adaptées pour faire face aux obsessions.
Les psychothérapies cognitivo comportementales
Elles sont bien adaptées pour lutter ou éradiquer les obsessions et les rituels. Après une évaluation ou une identification des actions et des pensées du sujet en relation avec la névrose obsessionnelle, elles apprennent au sujet les stratégies appropriées pour faire face aux symptômes obsessionnels.
Romane est une rédactrice santé dont la passion pour la médecine alternative et la médecine traditionnelle est née d’une expérience personnelle. Elle explore les options de traitement naturels, ce qui l’a conduite à découvrir les bienfaits de diverses pratiques médicales. Elle a étudié la médecine alternative avant de se lancer dans l’écriture. Aujourd’hui, elle rédige sur une variété de sujets de santé, pour aider les personnes vers une santé optimale.