De nos jours, il est communément admis que nous consommons beaucoup de sucre au quotidien. Grâce à la grande distribution et au matraquage médiatique, l’industrie agroalimentaire fait atterrir sur nos tables, un nombre incalculable de produits naturellement sucrés ou rendus plus sucrés pour en améliorer la saveur et l’attrait auprès des consommateurs que nous sommes. Des plats cuisinés apparemment salés aux douceurs des pâtisseries, en passant par les boissons gazeuses, le sucre est omniprésent dans notre alimentation. À tel point qu’il est devenu très difficile d’en contrôler la consommation. 

La consommation du sucre en quelques chiffres

Pour bien cerner pourquoi nous parlons de surconsommation de sucre dans notre alimentation, voici quelques chiffres qui parlent d’eux même. De nos jours, alors que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) préconise une consommation quotidienne de 25 g de sucre, les Français consomment en moyenne chaque jour environ 100 g (4 fois plus), tandis les Canadiens en sont à 110 g par jour, et que les champions du monde américains culminent à 165 g par jour, soit 60 kg de sucre par an. Cette consommation hypercalorique associée au manque d’activités physiques lié à la sédentarisation, nous fait observer depuis quelques décennies, une explosion des cas d’obésité, de diabète et de maladies cardio-vasculaires.

Qu’est-ce qu’une addiction ?

L’addiction est l’envie répétée et irrépressible de faire ou de consommer quelque chose en dépit de la motivation et des efforts du sujet pour s’y soustraire. Ce terme est communément associé à la toxicomanie. En général, on parle d’addiction dans les cas de consommation de drogues, d’alcools ou de cigarettes, mais le terme “addiction” s’est banalisé dans le langage courant et il n’est pas rare d’entendre certaines personnes se définir comme étant accros au portable, au travail, au sport…, etc. 

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Pouvons-nous associer cette définition de “l’addiction” à la consommation accrue de sucre ? Sommes- nous soumis, voire condamné, à une alimentation hyper glycémique, comme un toxicomane peut l’être face à une drogue ?

L’addiction au sucre, mythe ou réalité ?

Avant de tenter d’y répondre, nous devons préciser qu’il existe deux grandes familles de sucre : Les sucres simples ou rapides et les sucres complexes ou lents. Les sucres simples peuvent être naturels (fruits, miel, …) ou raffinés (sodas, biscuits, bonbons, plats industriels, glaces …) tandis que les sucres complexes sont naturellement présents dans les céréales, les légumineuses…, etc. Contrairement aux sucres simples raffinés non naturels qui ont très peu d’intérêt nutritif dès leurs transformations, les sucres complexes sont indispensables au maintien de la glycémie dans notre organisme.

L’expression addiction au sucre fait généralement référence à une dépendance aux sucres simples raffinés, connus pour agir sur le cerveau en lui envoyant des décharges de dopamine destinées à provoquer une sensation “de plaisir et de bien-être”. De plus, ce sucre a la faculté d’être satiétogène, c’est-à-dire qu’il empêche le cerveau d’activer à temps le mécanisme de la satiété qui nous permet d’être rassasié et d’arrêter à temps de manger.

De l’observation de ces mécanismes physiologiques créés par un aliment très peu nutritif et consommé essentiellement pour éprouver du plaisir, certains scientifiques ont tôt fait de l’assimiler tout simplement à une drogue dont le principe d’addiction ne serait plus à démontrer. 

Cependant, tous ne sont pas du même avis. Il serait possible que la dépendance à la nicotine ou à la cocaïne s’installe en augmentant au fil du temps, la dose de dopamine nécessaire pour atteindre le plaisir. Augmentant ainsi, la quantité de cigarettes ou de drogue consommée. 

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À contrario, la notion de plaisir liée à la consommation d’aliments sucrés diminue au fil du repas, au fur et à mesure qu’on se sent rassasié. La prise alimentaire s’interrompt alors naturellement, lorsque l’on n’a plus faim.

dessert

Ces scientifiques reconnaissent au passage que le facteur satiétogène du sucre crée plutôt chez le sujet, une addiction au fait de manger. Dans ce cas, il serait enclin à manger en grande quantité, différentes sortes d’aliments, et pas seulement des aliments sucrés. Pour ces professionnels de la santé, même s’il est communément admis qu’on peut être accro au sucre, au sens propre du terme, la surconsommation d’aliments sucrés devrait être attribuée à un trouble alimentaire compulsif, plutôt qu’à une véritable addiction. En d’autres termes, modifier ses habitudes alimentaires permettrait de diminuer sa consommation de sucre comme l’explique en détail cet article de Sagesse Santé.

Conclusion

En résumé, même si l’utilisation de la terminologie “addiction” fait débat, tous s’accordent à dire que l’hyper présence du sucre dans notre alimentation est devenu un véritable fléau, un problème sociétal et culturel pour l’Homme moderne. Les maladies liées à ce mode d’alimentation ont fait tellement de ravages qu’une prise de conscience s’impose. 

Nous devons progressivement limiter nos apports en sucres simples, privilégier une alimentation équilibrée et riche en féculents, éviter les produits édulcorés ou light qui entretiennent l’appétence pour le sucre, et par-dessus tout, avoir une activité physique régulière.